Histoire de la Radio en Guadeloupe .
En 1937, le radio-amateur André Haan, propriétaire d’un magasin de postes de radio et d’appareils électriques américains à Pointe-à-Pitre, et Roger Babin créent la première station de radio privée en Guadeloupe, Radio–Guadeloupe à Pointe-à-Pitre, émettant sur 40,29 mètres avec un émetteur à ondes courtes de 150 watts, construit par André Haan avec des pièces importées des États-Unis et dont le rayon d’action couvrait toute la Guadeloupe et les îles voisines. Les premiers auditeurs étaient quelques Guadeloupéens parmi les plus aisés possédant des postes récepteurs, achetés chez M. Haan, sur lesquels ils écoutaient déjà des émissions en langue anglaise ou espagnole en provenance de Puerto Rico.
Un second studio est installé à Basse-Terre dans un petit local situé en plein cœur de la ville derrière le Champ d’Arbaud Hôtel Royal. La première émission depuis ce studio a lieu en mars 1945, lorsque Georges Godebert, ancien radiotélégraphiste de l’Aéronavale aux Antilles entré en qualité de speaker à Radio-Guadeloupe en 1943 sous le pseudonyme d'"ami Georges", prononce ces mots : « Ici Radio Guadeloupe, poste national français ». La station est vite confrontée à d’énormes difficultés financières liées aux coûts techniques et de fonctionnement qui sont entièrement supportés par André Haan. En décembre 1945, celui-ci demande 1 300 000 francs à la colonie pour assurer le fonctionnement de sa station de radio, mais il ne se voit proposer par les Conseillers Généraux que 350 000 francs et est donc contraint de cesser d'émettre le 1er janvier 1946. Les conseillers généraux demandent alors que la colonie rachète le poste de Radio-Guadeloupe comme leurs collègues de l'île sœur l'ont fait pour Radio-Martinique, mais rien ne se fait. Après quelques mois d'interruption, Radio-Guadeloupe, reprend ses émissions grâce à de nombreuses subventions qui lui permettent de s'équiper. À la fin de 1946, la station possède un speaker, un speaker adjoint, un opérateur, une dactylo. Le personnel est d'abord formé sur place, jusqu'à l'arrivée du premier journaliste métropolitain, Jacques de Calande, qui devint ensuite directeur à Radio-Alger. Jacqueline Baudrier, jeune institutrice de Pointe-à-Pitre découverte par André Haan lors des Jeux Floraux des poètes antillais, y fait ses débuts de 1948 à 1950.
Radio-Guadeloupe déploie de grands efforts pour informer ses auditeurs sur tout ce qui se passe dans l'île. Un récepteur d'information installé à Destrellan, à une dizaine de kilomètres de Pointe-à-Pitre, et appartenant à la T.S.F. permet à Georges Godebert de lire chaque matin le bulletin des nouvelles qui lui est communiqué. Les avis d'obsèques sont lus à l'antenne (tradition toujours en place aujourd'hui) et les reportages en direct sur les grands évènements sportifs comme les matchs de football, de boxe, ou le Tour cycliste de la Guadeloupe retiennent particulièrement l'attention des auditeurs. La station possède aussi sa troupe théâtrale qui interprète en direct des pièces de Molière et Racine.
La Guadeloupe devient un département français le 19 mars 1946, ce qui entraîne l'application des lois métropolitaines sur l'archipel. En conséquence, l'ordonnance du 23 mars 1945 instaurant en France un monopole d'État sur la radiodiffusion entre en application en 1948 et Radio-Guadeloupe est nationalisée, passant alors sous la direction de l'établissement public chargé de ce monopole, la R.D.F., qui devient la Radiodiffusion-télévision française (R.T.F.) l'année suivante.
En mars 1951, la station émet sur 636 Kcs, chaque jour de 16 h 15 à 17 h 45 et la nuit de 22 h 45 à 1 h 0, avec une puissance de 1 kilowatt.
Par la suite, Radio-Guadeloupe appartient à l'Office de radiodiffusion télévision française (O.R.T.F.) à partir de juin 1964. Les deux journalistes les plus célèbres de cette époque sont Henry Métro et Christian de Biasi, sans oublier Tony Turkhem, Roger Bordy, Pierre Mauranyapin et Raynaud.
À la suite de l'éclatement de l'O.R.T.F. en 1974, les stations régionales de radio de l’Outre-mer français sont intégrées à la nouvelle société nationale de programme France Régions 3 (FR3), au sein de la délégation FR3 DOM-TOM. La chaîne devient FR3-Guadeloupe le 6 janvier 1975.
Le 31 décembre 1982, la chaîne prend le nom de RFO Guadeloupe à la suite de la création de la société nationale de programmes RFO (Radio-Télévision Française d’Outre-Mer) par transfert des activités de FR3 pour l’Outre-mer. Durant les quatorze ans qui vont suivre, RFO Guadeloupe va progressivement se doter d’équipements techniques de qualité afin de produire et diffuser de plus en plus d’émissions régionales.
En février 1999, RFO Guadeloupe devient Radio Guadeloupe, à la suite de la transformation de RFO en Réseau France Outre-mer.
La loi de réforme de l'audiovisuel n° 2004-669 du 9 juillet 2004 intègre la société de programme Réseau France Outre-mer au groupe audiovisuel public France Télévisions, qui devient alors un acteur de la radio publique en France, et dont dépend depuis Radio Guadeloupe. Son président, Rémy Pflimlin, annonce le 12 octobre 2010 le changement de nom du Réseau France Outre-mer en Réseau Outre-Mer 1ère pour s'adapter au lancement de la TNT en Outre-Mer1. Toutes les chaînes de radio du réseau changent de nom le 30 novembre 2010 lors du démarrage de la TNT et Radio Guadeloupe devient ainsi Guadeloupe 1ère.